
59% des Français ont souffert de la chaleur chez eux en 2022, selon une étude de la Fondation Abbé Pierre qui pointe du doigt la précarité énergétique d’été.
Qu’est-ce que la précarité énergétique d’été ?
Le phénomène de précarité énergétique est souvent associé à l’hiver, lorsque les températures chutent et que le coût du chauffage peut représenter une charge financière importante pour certains ménages. Pourtant, un enjeu similaire se pose également en été, lors des vagues de chaleur. Cette situation est définie par la loi du 12 juillet 2010 comme étant le fait d’éprouver dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires.
Une problématique encore méconnue
Lundi 26 juin, la Fondation Abbé Pierre a publié un rapport sur ce sujet encore peu abordé. En effet, si près de 60% des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement en 2022, l’ampleur de cette problématique reste largement sous-estimée. “Les 5,2 millions de passoires thermiques impossible à chauffer en hiver se transforment en bouilloires énergétiques impossibles à refroidir en été“, indique notamment le rapport. Les conséquences sur la santé peuvent être dramatiques, notamment pour les personnes âgées ou fragiles. Ce n’est plus seulement une question de confort, mais bien d’habitabilité.
Qui sont les plus touchés par cette précarité énergétique d’été ?
- Les locataires : Souvent contraints d’habiter dans des logements mal isolés ou mal ventilés, ils sont particulièrement exposés aux fortes chaleurs estivales et sont plus nombreux que la moyenne à souffrir d’un excès de chaleur (63 % contre 59 % au global).
- Les habitants des zones urbaines : Les villes, où la densité de population est élevée et le bâti ancien, accumulent davantage de chaleur que les zones rurales.
- Les personnes âgées et/ou en situation de précarité : Plus fragiles face à la canicule, elles peuvent avoir des difficultés à adapter leur logement ou à se rafraîchir efficacement.
- Les jeunes : 54 % des 18-24 ans souffrent de la chaleur dans leur logement selon une enquête Opinion Way de 2021.
Un constat aggravé par le réchauffement climatique
Avec le changement climatique et l’augmentation des épisodes de canicule, cette situation est appelée à s’aggraver. L’isolation insuffisante des logements, ainsi que leur mauvaise ventilation, contribuent à accentuer le ressenti de chaleur, rendant certaines habitations invivables pendant l’été.
Quelles solutions pour lutter contre la précarité énergétique d’été ?
La Fondation Abbé Pierre formule plusieurs propositions pour améliorer cette situation. Parmi celles-ci :
- L’amélioration de l’isolation thermique des logements, afin de limiter au maximum les pertes de fraicheur en été.
- Un meilleur accompagnement des ménages en situation de précarité pour leur permettre de bénéficier d’aides à la rénovation énergétique.
- La mise en place de dispositifs de rafraîchissement collectifs dans les zones urbaines (parcs ombragés, fontaines, etc.).
Ce rapport est un véritable appel à l’action. Il est urgent de prendre conscience de cette réalité et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour garantir à tous un logement décent, même en période de forte chaleur. La lutte contre la précarité énergétique d’été doit devenir une priorité nationale.