Avec le printemps, les beaux jours reviennent et les températures remontent, réduisant nos besoins de chauffage. Mais est-ce pour autant le moment d’éteindre les radiateurs ? Entre obligations légales et bonnes pratiques, voyons quand et comment dire adieu au chauffage.
Pourquoi couper le chauffage au printemps ?
Arrêter le chauffage au printemps, cela peut paraître assez évident. Mais est-ce vraiment utile ? Clairement oui ! D’abord, il y a les économies d’énergie. En diminuant votre chauffage de 1°C, vous réduisez votre consommation énergétique de 7% ! C’est bon pour votre portefeuille, mais aussi pour la planète puisque moins de chauffage signifie moins d’émissions de CO2.
Ensuite, c’est une question de confort. Avec les jours qui rallongent et le thermomètre qui remonte, maintenir le chauffage peut rendre votre intérieur trop chaud, voire étouffant. Laisser la nature réguler la température de votre maison peut souvent s’avérer plus agréable.
Enfin, c’est l’occasion de renouveler l’air de votre logement. Ouvrir grand les fenêtres sans craindre de refroidir les pièces permet de chasser les polluants et les allergènes accumulés durant l’hiver pour un air intérieur plus sain.
Bref, éteindre le chauffage au printemps, c’est faire d’une pierre trois coups : économiser, respirer mieux et vivre plus sainement.
À quelle date faut-il arrêter le chauffage ?
En dehors de la période de chauffe ?
Il n’existe pas de date officielle dictant l’arrêt du chauffage. Que ce soit pour votre chaudière à gaz, au fioul ou vos radiateurs électriques, c’est donc vous qui décidez. Généralement, dans les immeubles, on tend à chauffer du 15 octobre au 15 avril, suivant le rythme des saisons, mais ce n’est qu’une habitude, pas une obligation. C’est ce qu’on appelle « période de chauffe ».
Côté loi, pas de date imposée, mais un petit détail à ne pas oublier : le confort thermique. Pour les logements construits après juin 2001, il faut maintenir au moins 18°C. Pour les plus anciens, c’est 19°C minimum. Donc, même si vous avez hâte de baisser le chauffage avec l’arrivée du printemps, gardez tout de même un œil sur le thermomètre.
Éviter une coupure trop tôt
Au printemps, les soirées peuvent rester fraîches et les caprices de la météo nous réservent parfois des surprises, comme les fameuses gelées jusqu’aux Saints de Glace (mi-mai). Si les pièces se refroidissent trop pendant la nuit ou lorsque les températures sont basses, le système de chauffage a besoin de plus de temps et d’énergie pour réchauffer les pièces à la température de confort.
Ainsi, au lieu d’économiser des frais de chauffage, c’est exactement le contraire qui se produit. Se précipiter pour éteindre le chauffage, c’est donc risquer de devoir le rallumer en urgence, entraînant une consommation énergétique supplémentaire, surtout pour les systèmes à gaz ou au fioul.
On attendra donc généralement que la température extérieure se stabilise autour de 15-16°C pour penser à réduire ou arrêter le chauffage.
Baisser le chauffage progressivement
La clé réside dans l’adaptation progressive de la température. Si votre chaudière est munie d’une sonde extérieure et d’un régulateur, bonne nouvelle : elle gérera cette adaptation toute seule comme une grande, en ajustant la température de l’eau en fonction du climat.
À défaut, vous pouvez régler votre chaudière manuellement. Le fournisseur de gaz historique recommande : en hiver, une température de l’eau du circuit de chauffage à 70°C est recommandée (60°C suffisent pour les maisons bien isolées). Mais avec le retour du printemps, et même en automne, 60°C sont largement suffisants.
Arrêt du chauffage : conseils et mode d’emploi
Mettre la chaudière en mode été
La plupart des chaudières sont équipées d’un « mode été ». Ce mode vous permet d’indiquer à la chaudière qu’elle n’a plus besoin d’alimenter le circuit de chauffe. Seul le chauffage de l’eau chaude sanitaire continue de fonctionner.
Pour basculer en mode été, un geste simple suffit : une pression sur le bouton « Mode été » ou « mode production d’eau chaude ». Cela permet de continuer à profiter de l’eau chaude sanitaire sans chauffer inutilement votre maison.
Vérifier la température de l’eau chaude sanitaire
Maintenant que votre chaudière n’alimente plus que votre eau chaude sanitaire, faites attention à la température de votre eau ! Pour garder un confort optimal sans risque de brûlures ou de prolifération de bactéries, comme la légionellose, ajustez la température entre 50° et 60°C.
Ouvrir ses robinets des radiateurs à fond
Pendant l’été, quand votre chaudière est en pause, n’oubliez pas d’ouvrir à fond les vannes de vos radiateurs. Pourquoi ? Pour lutter contre les dépôts de calcaire et empêcher que le mécanisme d’arrivée d’eau ne se grippe. Si un radiateur est fermé trop longtemps, sa vanne risque de se bloquer.
Penser à l’entretien annuel
Le printemps, c’est le moment parfait pour vérifier votre chaudière. C’est en effet une période souvent plus calme pour les chauffagistes qui peuvent donc intervenir rapidement. Après une saison de chauffe, votre chaudière mérite une inspection pour démarrer le prochain hiver sans accroc. En plus, l’entretien annuel est obligatoire !
En profiter pour aérer l’intérieur
Au printemps, il est particulièrement avantageux d’aérer régulièrement pour laisser l’air chaud ambiant entrer et surtout renouveler l’air intérieur. Profitez des après-midi chauds pour ouvrir les fenêtres. L’idéal, c’est jusqu’à 15 minutes pour obtenir le meilleur effet.
Toujours dans une optique d’économies d’énergie, vous pouvez même essayer de « stocker » cette chaleur en baissant les stores ou en fermant les volets dès le coucher du soleil.
Penser à l’isolation… ou à changer de système de chauffage
Avant l’arrivée des chaleurs estivales, pourquoi ne pas envisager des travaux d’isolation ? Un bon isolant, c’est le secret pour garder la fraîcheur en été et la chaleur en hiver. Si vous vous demandez par où commencer, un audit énergétique pourrait vous éclairer sur les zones prioritaires.
Cette période est également propice à revoir votre système de chauffage. Votre chaudière au fioul ou au gaz commence à être âgée ? C’est peut-être le moment de la remplacer par une option plus éco-responsable et économique comme une pompe à chaleur, une chaudière à pellets ou des panneaux solaires. N’oubliez pas, des aides comme MaPrimeRenov’ ou la Prime Énergie sont là pour alléger la note de ces gros travaux.
